Hôtel particulier, pharmacie générale, tribunal

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Histoire du bâtiment

1.   L’hôtel d’Aumont aux XVIIe et XVIIIe siècles

Au début XVe siècle, on trouvait sur l'emplacement actuel du tribunal administratif de Paris une propriété à l'enseigne du Dé appartenant aux Cousinot, famille de magistrats. Mais c'est en 1644 que Michel-Antoine Scarron, conseiller du roi, fait abattre le bâtiment et le remplace par l'hôtel actuel construit sur les plans de Le Vau. La construction en est achevée en 1648 et c'est en cette année que le gendre de Scarron, le duc d'Aumont, commence à l'habiter.
L'Hôtel appartient à la famille d'Aumont jusqu'en 1756. Plusieurs propriétaires se succèdent alors : Charles Sandrié, entrepreneur des bâtiments du roi, Pierre Terray, maître des requêtes de 1743 à 1749, puis procureur général de la Cour des aides jusqu'en 1780. L'Hôtel sera vendu par ses héritiers en 1795.

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2.    L’hôtel d’Aumont aux XIXe et XXe siècles

De 1802 à 1824, le bâtiment est loué pour être la mairie du 9ème arrondissement de l'époque. Entre 1824 et 1859, l'Hôtel d'Aumont est occupé par l'Institution Petit qui héberge des internes du lycée Charlemagne. Les aménagements intérieurs sont alors fortement modifiés pour installer des dortoirs, des réfectoires et des salles d'études.
L'Hôtel subit de nouvelles transformations lorsqu'il devient la propriété de la Pharmacie centrale de France en 1859 : le jardin disparaît alors sous les hangars, appentis, échoppes qui abritent des laboratoires, des salles d'emballage et d'expédition ; les salons lambrissés sont transformés en bureaux et magasins.
En 1938, l'hôtel d'Aumont, se trouve dans un état de délabrement considérable, à l’image du Marais, classé « îlot insalubre n°16 ». L’édifice est racheté par la ville de Paris et classé aux monuments historiques par arrêté du 4 avril 1946. par une délibération du 28 juin 1956, le Conseil de Paris habilite le préfet à y transférer le tribunal administratif. Le département s’engage à investir quelques 300 millions de francs dans la rénovation de l’hôtel. La rénovation de l’hôtel d’Aumont est très substantielle et durera six ans, entre 1957 et 1963, date à laquelle juges et greffiers investissent les lieux.
Le tribunal dispose actuellement de trois salles d'audiences dont deux sont accessibles par le perron au fond de la cour à gauche, cependant que la troisième est de plain-pied sur la cour et accessible aux handicapés.

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3.   La façade sur jardin

En 1703, le fils d’Antoine d’Aumont, Louis-Marie Victor fait agrandir le corps de logis principal vers l’Est, entre le jardin et la basse-cour, par l’adjonction de six travées à la façade sur jardin : les pavillons en saillie, passés de mode, sont démolis et les six nouvelles travées sont harmonieusement raccordées aux onze déjà existantes. La façade présente désormais deux avant-corps encadrant un arrière corps central. Sur le jardin les ferronneries des balcons sont celles du début du XVIIIe siècle et portent en leur centre le monogramme LMDA, pour Louis-Marie d’Aumont. Lors de la rénovation aux fin d’accueillir le tribunal, une salle d’audience est aménagée, conduisant à prolonger encore la façade vers l’Est et à compromettre l’équilibre voulu par Louis-Marie d’Aumont.

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4.    La « salle aux poutres »

Au premier étage, on visite, dans l’aile gauche, la salle des délibérations avec son superbe plafond à la française, découvert en 1949, à la faveur de la première phase de rénovation de l’hôtel. Les poutres sont finement peintes de natures mortes et comportent, outre le monogramme de Scarron (MAS), celui, sans doute ajouté postérieurement, d’Antoine d’Aumont de Rochebaron (ADR). Les solives ont des décors plus simples. Cette pièce avait, à l’origine, les murs entièrement recouverts de peinture et une seule rangée de fenêtres, sur la cour d’honneur. Ce n’est qu’après la création de la basse-cour que furent percées les ouvertures dans le côté Est.

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5.    Le cabinet neuf

Dans la nouvelle aile, le cabinet neuf, appartement de la duchesse, a retrouvé son lustre d’antan. Les lambris ont pu être recréés grâce au dessin qui en avait été fait sur les murs par les décorateurs de l’époque. Il brille à nouveau de tous ses ors, comme l’atteste ce dessus-de-porte orné de griffons et de chutes d’instruments, datant du début du XVIIIe siècle.
Aujourd’hui, le cabinet neuf sert de bureau au président du tribunal.

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6.    La chambre des Ducs d’Aumont

Dans le bâtiment principal se trouve l’ancienne chambre des ducs d’Aumont. C’est pour le plafond de cette pièce que Le Brun avait peint l’Apothéose de Romulus vers 1662 ; à sa place il y a maintenant un ciel. Heureusement les voussures nous sont restées, avec leurs sculptures et leurs toiles.

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7.    La cour d’honneur

En 1660, l'ensemble de la propriété comprend quatre bâtiments autour d'une cour d'honneur : un sur la rue, ses deux ailes et, au fond, le corps de logis principal. Les deux ailes sont composées d'un rez-de-chaussée à quatre arcades avec combles. Ces ailes, comme la façade du bâtiment sur rue, sont ornées de guirlandes et de mascarons assez massifs et épais.

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