"Les archives de la France Libre sont-elles des archives publiques ?"

Décision de justice
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L’Etat a engagé auprès du juge judiciaire une action en revendication d’archives publiques à l’encontre d’une personne privée afin de se voir remettre 313 brouillons de télégrammes manuscrits adressés par le général de Gaulle, entre le 11 décembre 1940 et le 11 décembre 1942, à divers responsables civils et militaires de la France Libre et à différents chefs d’Etat.

Le tribunal administratif de Paris a été saisi par la cour d’appel de Paris d’une question préjudicielle  visant à déterminer si les brouillons de télégrammes en cause avaient le caractère d’archives publiques.

Selon l’article L. 211-4 du code du patrimoine, les archives publiques sont notamment les documents qui procèdent de l’activité de l’Etat.

Pour répondre à la question posée, le tribunal  s’est fondé sur  l’ordonnance du 9 août 1944 ; en vertu de ces dispositions, la seule autorité légale représentant l’Etat et assumant la continuité de la République, postérieurement au 16 juin 1940 et jusqu'au rétablissement du Gouvernement provisoire de la République française, est la France Libre sous ses diverses expressions.

Si le Conseil d’Etat, dans sa décision M. Papon (n°238689 du 12 avril 2002) et son avis Hoffman-Glémane, (n°315499 du 16 février 2009) a reconnu la responsabilité de l’Etat du fait de la faute commise par les services administratifs agissant sous l’autorité du gouvernement de Vichy, cette reconnaissance n’invalide pas l’ordonnance du 9 août 1944.

Le Tribunal en a conclu que les documents en litige, qui relèvent de l'activité de la France Libre, procèdent de l’activité de l'Etat au sens de l’article    L. 211-4 du code du patrimoine et constituent dès lors des archives publiques.

        > Lire le jugement n°1602472