La ministre de la culture a délivré au film d’animation « Sausage Party » des visas d’exploitation (en VOSTF et VF) assortis d’une interdiction aux mineurs de douze ans, en raison de la présence de« très nombreuses scènes à caractère sexuel et un langage cru qui, en dépit de leur second degré, ne sont pas appropriés à un jeune public ». Des associations et des parents d’enfants mineurs ont saisi le tribunal administratif de Paris afin que cette diffusion soit suspendue. Par une ordonnance du 14 décembre 2016, le juge des référés a rejeté leur requête. Après s’être livré à une analyse des scènes critiquées, il a estimé que le film ne diffusait pas un message à caractère violent et que les scènes à caractère sexuel ne visaient pas à corrompre les mineurs. Il lui a semblé que, compte tenu notamment de la dimension humoristique du film, l’absence d’interdiction aux jeunes adolescents ne méconnaissait pas l’exigence de protection de l’enfance et de la jeunesse.Le juge des référés a considéré que les visas accordés n’avaient pas à être complétés par un avertissement. L’interdiction de la diffusion aux moins de douze ans, le titre, l’affiche et la bande annonce du film mettent suffisamment en relief son caractère « subversif » et l'omniprésence des connotations sexuelles. Cette ordonnance ne produit que des effets temporaires, jusqu’à ce qu’il soit statué sur le fond de la requête.